Dans la 4ème de couverture de son livre L’école, réparatrice de destins ?, en quelques mots, Paul Le Bohec résume son parcours de vie qui lui a fait dire, arrivé à son terme :
« Je n'ai jamais été à la retraite car je n'ai jamais été en activité. »
« À dix-neuf ans, je me suis trouvé embarqué dans le métier d’instituteur que je ne connaissais pas.
Au début, je n’ai pu compter que sur mes seules ressources pour bâtir ma pédagogie, en me basant toutefois sur une idée que j’avais trouvée dans une revue. Mais quand au bout de cinq années de tâtonnements, j’en ai découvert l’auteur, Célestin Freinet, j’ai adhéré à son Mouvement et j’ai participé aux travaux en cours.
Après vingt ans d’expérimentations, j’ai repris mon autonomie et j’ai alors abordé des domaines qui n’avaient pas encore été explorés. J’ai même pu poursuivre mes « recherches-inventions » à un plus haut niveau parce que, après mai 68, j’ai été coopté par un groupe d’enseignants de l’IUT-Carrières Sociales de Rennes.
Curieux de connaître les raisons de mon si fort investissement dans la pédagogie, j’ai analysé ma trajectoire de vie et, dans la foulée, celles de quelques-uns de mes anciens élèves. J’ai alors découvert que certains d’entre eux, que j’avais cru déficients, n’étaient en fait qu’encombrés. Grâce à la pédagogie de l’expression-création, un nettoyage intérieur leur avait permis de devenir, à l’égal des autres, capables de connaissance.
« L’expression, a dit Pierre Boulez, suppose un explosif. Il faut donc un explosif et une amorce, un détonateur pour l’allumer. »
Pour moi, c’est clair : l’explosif existe en toute personne de par ses débuts dans la vie, à travers ses incidents et ses accidents d’enfance. Et chaque création d’une nouvelle technique pédagogique constitue une nouvelle amorce.
Je pense en définitive que l’enseignant devrait permettre à chacun de se construire une culture personnelle, sur la base de ses données de départ, par le moyen de l’expression-création et au sein d’un groupe positif. »
Paul Le Bohec, L’école, réparatrice de destins ?, L’Harmattan, 2007.
Un long chemin, un si beau chemin
C'est le titre d'un article que Paul Le Bohec a écrit en 1995 et qui a été publié dans le bulletin des Amis de Freinet. Il y raconte son parcours.
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