Navigation dans l'œuvre de Paul Le Bohec, pour une école réparatrice de destins
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Calcul vivant au CE1

L’article de M. Chatton (« Éducateur » n° 2) était très intéressant. Cependant il n’a pas assez insisté à mon gré sur les occasions de calcul collectif que procure la vie de la coopérative. C’est une affaire commune qui devient l’affaire personnelle de chacun des enfants et les apports et les retraits effectués touchent chaque enfant. C’est du calcul chargé d’affectivité.

Dans notre classe nous en tirons un plus grand profit depuis que nous avons adopté le système des 3 trésoriers.

À droite, il y a un trésorier des unités,
au centre, un trésorier des dizaines,
à gauche, un trésorier des centaines.

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 Nous répartissons l’argent qui rentre entre les divers trésoriers et les opérations sont comprises facilement. De même pour les sorties d’argent. Nous savons ce que nous possédons.
La pratique des opérations est facilement assimilée ainsi que le système de numération à base 10.
Les trésoriers de rang supérieur attendent l’instant où ils pourront s’emparer des dizaines qui apparaissent à l’étage en dessous.

Les enfants s’ingénient également à faire des farces aux trésoriers en apportant une somme d’argent qui complétant à 10 F ou à 100 F, vide la caisse des unités ou des dizaines.
Mais quelquefois deux enfants ont la même idée et tout est à recommencer.
Cette notion de complément à 10 à 100 à 1 000 est très utile et certains enfants deviennent des virtuoses dans ce genre d’exercice.

En réalité j’ai un CP CEl.
Les unités reviennent à un enfant du CP1, les dizaines, à un enfant du CP2, les centaines, à un enfant du CE,

Essayer ce procédé c’est l’adopter.

Paul Le Bohec

Texte paru dans l’éducateur N°5, éd. Technologique, 10 novembre 1957, p.12.

 

Graphique matérialisé (CE 1)

Sur une planchette rectangulaire (1 m x 50 cm), j’ai cloué autant de lignes verticales de 6 pointes qu’il y a de matières. (Lecture, dictée, calcul, écriture, etc.)
J’y accroche des marques (couvercles de scotch pour l’un, anneaux pour l’autre, étoiles, carrés, etc.).
Un coup d’œil sur le graphique permanent et l’enfant sait où il en est, il connaît ses points faibles et ses points forts (ses vallées et ses pics – l’idéal c’est le haut plateau).
Pour changer d’étage il faut réussir trois fois une épreuve.

Exemple : trois réussites dans une dictée d’une ligne donne accès à l’étage 2 et le droit à l’essai des dictées de deux lignes (1 ligne = 20 caractères). Nous marquons à la craie sur le graphique la première et la deuxième marches intermédiaires.
Cette façon de procéder permet d’individualiser les épreuves y compris la dictée et d’obtenir le maximum de résultats par une individualisation maximum du travail.
Si cette façon de procéder intéresse les camarades on pourrait établir en commun une graduation des difficultés.

Et ceux qui donnent des points (par devoir) peuvent les totaliser (moi je suis contre).

Paul Le Bohec

Texte paru dans l’éducateur N°5, éd. Technologique, 10 novembre 1957, p.11.