Navigation dans l'œuvre de Paul Le Bohec, pour une école réparatrice de destins
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Congrès Pau 1993 : quel congrès ?

On ne se rencontre plus.

Même pas dans les Congrès devenus traditionnels avec des intervenants extérieurs (dont on pourrait lire les livres).

Mais ne faut-il pas ouvrir les fenêtres ?
Pas quand le feu couve dans la maison. Il faut d’abord l’éteindre et rétablir les circuits pour que le courant passe à nouveau !

 Avant, on se retrouvait trois ou quatre fois par an. Congrès, Journées d'étude, stages régionaux étaient annuels et les départementales, mensuelles. Au Congrès, on écoutait avec intérêt les comptes rendus de travail d’une trentaine de commissions. Les discussions étaient nombreuses et nourries.

À Strasbourg, j’ai dit à deux C.D. :
« Bon, Congrès de consommation, mais le travail, quand ?
– Aux J.E. »

Ouais, les J.E. !!!

Maintenant, le Congrès, ce n’est pas pour nous. Pourtant, on aimerait entendre parler de l’école rurale, des arbres de connaissances, de la Méthode Naturelle de maths, de l’art enfantin, des banlieues, du travail avec les familles maghrébines, de la prospective, de la vision sociologique, des programmes de français de la commission, des réseaux, de la télématique, du Fax, de l’ordinateur, du journal avec des psychotiques, des interventions à l’étranger, de la recomposition de certains secteurs...

On devrait pouvoir expérimenter, pratiquer, apprendre. Les congrès pourraient être pleins à déborder.

Non, on va les payer, on va s’asseoir, on va les écouter.

Ouvrir les fenêtres, d’accord quand on est solide. Mais pas quand on n’a pas encore recouvré la santé.

Paul Le Bohec

Texte paru dans Coopération Pédagogique n°67 juillet 1993