Nous avons défini les grandes lignes d’une pédagogie de... Mais au fait comment dire ? Nous nous heurtons dès l’abord à une question de vocabulaire. Car nous ne voulons pas reprendre le terme Éducation Physique qui a été si néfaste et qui ne nous convient pas du tout. Pourquoi ? Parce que nous nous appuyons sur un principe essentiel de Freinet : « l’enfant est une totalité » ; et on ne saurait plus dire, dès lors, qu’il puisse y avoir une éducation physique, une éducation intellectuelle, une éducation morale. Non, il y a simplement : l’éducation. Avec évidemment plusieurs composantes, qui sont parfois des dominantes, mais qui ne sauraient être isolées artificiellement. C’est pour cette raison que nous sommes convaincus que les professeurs d’Éducation Physique ne pourront trouver la bonne solution tant qu’ils ne seront que des professeurs de muscle et de souffle et non, également, des mathématiciens, des psychologues, des hommes de danse, des hommes de théâtre, etc.
Nous, nous avons cette chance d’être des professeurs polyvalents et je pense que nous pouvons, à cause de cela, faire un peu et peut-être beaucoup avancer les choses. De toute façon, en gymnastique, il n’y a pour ainsi dire, rien à l’école primaire française. On ne peut donc que progresser et on ira peut-être même plus loin que nos rêves d’aujourd’hui.
Ce qui m’incline à cet optimisme, c’est une double révélation que j’ai eue récemment. J’ai vu, à la télé, une émission sur Béjart et j’ai senti que mes enfants et moi, nous étions aussi « dans le coup ». En effet, il a été question de création, mais aussi d’expression, d’improvisation. En voyant Béjart, j’ai senti s’ouvrir dans la lumière naissante de l’avenir une infinité de portes qui étaient restées invisibles. Comme c’est bien.
Le mot gymnastique vous paraîtra suranné. Mais, dans un certain sens, il est encore très usité de nos jours.
En effet, on dit encore fréquemment :
– cela constitue une excellente gymnastique de l’esprit,
– cela lui fait une bonne gymnastique des doigts, une gymnastique mathématique, une gymnastique de la langue...
Les mots « éducation corporelle » ne sont pas satisfaisants non plus parce qu’ils enferment notre conception nouvelle dans des cadres anciens. Pour moi, la gymnastique se situe autant et peut-être même plus – du moins en ce qui concerne les petites classes – au niveau intellectuel, mental.
Cependant, nous arriverons bien à nous mettre d’accord sur les mots, pourvu que l’on soit d’accord sur les choses.
Mais voilà, tout le monde est-il d’accord ?
– Non, pas moi. Est-ce que la gymnastique idéale, ce n’est pas la méthode naturelle Hébert. N’est-ce pas surtout : courir dans la campagne, au soleil, grimper aux arbres, dans un état de demi-nudité ?
– Peut-être, mais où est-il notre soleil ? Où sont les arbres ? Où est-elle la nudité ?
Chez nous, elle existe, l’été. Et mes enfants ont tout ce qu’il leur faut de plages, de grèves, de soleil et de mer, à partir de juin, jusqu’à fin août. Cela suffit-il pour une année ?
Et puis non, l’hébertisme est insuffisant parce qu’il faut aider l’enfant à vivre dans la société. Et dans cette société il y a le sport, le spectacle, le danger. Vous me direz :
– Non, c’est la société qu’il faut adapter à l’homme.
– Peut-être, mais que veut l’homme ?
Attendez un peu.
À mon avis, l’homme peut faire une quadruple utilisation de tout matériau. Il peut en faire : un objet d’étude, un outil, un moyen de communiquer, un moyen de se projeter. Par exemple : le son vocal peut être étudié pour lui-même – on peut en faire un outil pour appeler — pour prévenir, pour effrayer – on peut naturellement s’en servir pour communiquer — on peut, enfin, l’utiliser pour l’expression de ses drames les plus profonds (poésie, chant, lamentations, incantations, confidence, confession).
De même pour la pierre : objet d’étude – outil – langage (cairn, calcul, directions) projection (gravure, sculpture).
De même pour la fumée – le métal – la couleur.
C’est une grille très intéressante pour toute chose. Et en particulier pour le corps humain. Cela ouvre un champ infini à la créativité et spécialement à la créativité enfantine. Vous savez ce qu’a dit Marx : « C’est la société esclavagiste qui a permis la réalisation des statues grecques. »
Maintenant, l’homme a à sa disposition des esclaves : les machines. Il pourrait se consacrer à la création. Krishnamurti pense de son côté qu’il n’y a qu’une seule manière d’être : c’est d’être créatif. Si on n’est pas créatif, on a besoin de succédanés : l’érotisme – la religion – l’argent – la réussite sociale ; tout ce que Freinet range dans la catégorie des solutions-ersatz. Mais puisque l’activité de l’enfant est totale, il ne devrait pas être question d’isoler les diverses composantes. Ne sont-elles pas complémentaires et simultanées ?
Mais si, bien sûr. Et l’on ne sait pas bien souvent si on est dans le secteur de l’étude – de l’outil – du langage – de la projection. Cela n’a vraiment aucune importance. J’ai voulu simplement souligner que l’activité de l’enfant n’est jamais gratuite. Elle a toujours une motivation. Mais il faut que nous, les éducateurs, nous l’acceptions. Et que nous reconnaissions que l’enfant a autant le droit de se livrer à une étude scientifique des possibilités de son corps que de s’en servir pour survivre – pour communiquer – pour se libérer.
Mais il est un autre principe de Freinet que nous faisons nôtre : le tâtonnement expérimental. Nous savons qu’aucune technique ne peut être intégrée que par lui. Aussi nous n’insistons pas : tout le monde est d’accord. Mais chaque enfant doit pouvoir se choisir librement ses champs d’exploration. D’ailleurs, il ne saurait s’enfermer dans une seule sphère d’activité car c’est le propre du tâtonnement expérimental de provoquer un développement dialectique des techniques. Et les champs investis s’agrandissent nécessairement. Et l’on accède, tout naturellement, à des niveaux de plus en plus élevés. Surtout lorsqu’on peut bénéficier de l’apport du groupe.
Je voudrais aborder maintenant un troisième point de la pédagogie Freinet. L’augmentation de l’étendue du champ du tâtonnement expérimental sur le plan corporel – non, sur le plan de l’être – multiplie à l’infini les pistes. Chaque enfant a alors plus de chance de trouver celles qui lui agrée plus particulièrement. Quand toute recherche est licite, quand il n’y a pas de domaines interdits ou réservés, chacun arrive plus facilement au bout de lui-même et il peut quelquefois prendre « la tête du peloton » et parvenir ainsi, à la sublimation des frustrations inscrites en lui au cours de sa première enfance.
Nous touchons là un aspect thérapeutique qui est loin d’être négligeable et qui est même essentiel. À ce titre, nous nous sommes bien accordés à Pau pour reconnaître que le contact des mains, (leur chaleur, leurs pressions, leur électricité), avait beaucoup d’importance pour la réinsertion dans le groupe. Et aussi les chaleurs, les mobilités, les pressions des corps. Et l’invention, seul devant tous les autres ou à 2, à 3, à plusieurs, de gestes, d’attitudes, de structures, d’évolutions.
Signalons aussi l’obligation de l’observation de l’autre pour s’accorder à son pas, à son rythme, à son geste, à son chant, à sa musique, à une musique. C’est cela qui prépare excellemment l’écoute de l’autre et l’échange. Grâce à cela, l’enfant se dégagera peu à peu des filets qui l’emprisonnent et il retrouvera ou trouvera un équilibre.
À Pau, je vous ai vus danser avec le groupe d’Ossau. Vous faisiez bien le même pas que les danseurs. Et pourtant vous restiez à côté. Je sais pourquoi. Moi aussi j’ai appris le pas de gavotte, et 1 et 2 et 3 et 4 et 5 et 6 et 7-8. J’ai même dansé la gavotte au stage de Lannéoc. Mais au bout de dix mesures je me suis arrêté : c’était toujours la même chose.
Seulement, trois ans après, j’ai participé à un vrai Fest-noz, à Poullaouen. Eh bien ! tout changeait. Ma voisine m’a empoignée par le bras. Et soudain, j’ai perdu ma personnalité, je n’étais plus Paul Le Bohec mais un membre de la ronde qui vibrait et palpitait au rythme des chants et des pieds. Et je me sentais heureux et fier ; heureux de participer, fier d’être accepté, intégré dans la communauté.
Attendez, ce n’est pas tout. Lorsque le maître a affaire à l’enfant vrai, il peut le connaître beaucoup plus intensément. Et il a des révélations étonnantes. Tenez, hier, il s’agissait pour tous de sauter en ciseau par-dessus une corde. Mais on l’a fait en sautant de la droite, puis de la gauche. Ce n’était pas difficile : il s’agissait de faire passer d’abord le pied qui était le plus près de la corde.
Eh bien ! tous ceux qui ne réussissaient pas, c’était ceux du CE2 qui avaient un retard d’un an, et ceux du CE1 qui avaient tant peiné en lecture. Pourquoi ont-ils des difficultés sur le plan scolaire : parce qu’ils ont du gauche, parce qu’ils sont mal latéralisés. N’est-ce pas capital ? L’écriture, l’orthographe, le calcul, le sens mathématique ce ne sont que des superstructures. Je le savais déjà mais, seulement d’une façon intellectuelle. Cette fois, incidemment je l’ai vraiment touché du doigt. Il faut donc absolument travailler au niveau de l’infrastructure. Nous savons que c’est l’avis de Le Boulch. Nous aurons donc beaucoup à puiser chez lui.
Mais attention, il faudrait tout de suite préciser une chose : il ne faut pas faire d’exercices. Sinon, c’est la fin de tout. Il ne faut pas se dire : « Ah ! oui, il faut que je pense aussi à la relaxation, et puis au rythme et puis à la latéralisation, etc. ». Non, non, il ne faut pas de dispersion des activités ; il ne faut pas de plan préétabli, de répartitions, sinon on retombe dans les mêmes ornières : on stérilise la création. Il faut savoir recevoir ce qui se présente. La part du maître c’est de souligner les créations, de donner quelquefois le coup de pouce, le conseil qui permet un plus grand achèvement. C’est d’être seulement un pas en avant.
Et si le maître sait être le témoin, alors il verra se développer une recherche intense. Et non seulement pour les pauvres minutes de l’école, mais pour la plénitude des trajets, des dimanches et des jeudis. Et savez-vous, d’avoir été, si peu que ce soit chorégraphe, danseur, musicien, metteur en scène, gymnaste, percussionniste, cela donnera à chacun une expérience qui lui permettra de s’intéresser aux créations des autres. Et l’on « comprendra » les ballets, le sport, l’opéra. Parce qu’un intérêt se sera éveillé, une culture pourra s’insérer.
Mais je veux revenir aux révélations. Un jour, Ginette et Édith avaient réinventé la danse : « elle a mangé des choux la chèvre » danse où l’on tourne dans un sens, puis dans l’autre en changeant de bras à chaque fois. Et mes 29 bonshommes tournaient ainsi à deux (moi, j’étais avec Gilbert). Et je m’émerveillais de leur entrain, de leur joie. Je pensais : « ça marche vraiment ».
Et puis, j’ai vu une discordance : avec Patrick et Daniel, ça ne marchait pas. Eh oui, c’était naturellement Patrick le fautif. Ce même Patrick qui ne s’orientait pas bien dans le préau, qui écrivait en miroir, qui était fermé à tout problème. En fait, au lieu d’être fautif, Patrick était, pour toute chose scolaire, une victime. Victime de sa mauvaise latéralisation que je n’avais pas su éliminer. Depuis, malgré mes 29 élèves, je me suis un peu attaché à l’aider à réussir en gymnastique. Et il me semble, sans pouvoir absolument l’affirmer, que sa nouvelle compréhension des problèmes vient de ses progrès en gymnastique.
À propos de « La chèvre » vous verrez comme souvent, les inventions des enfants aboutissent à une danse folklorique. Vous le voyez, notre affaire, c’est du sérieux. Elle plonge ses racines dans les créations populaires des siècles passés. Elle nous permet de retrouver l’homme. Et pour les fêtes de Noël ou de la Jeunesse, comme c’est facile de préparer quelque chose de très réussi, sans bachotage, simplement en donnant le petit coup de pouce pour que la création s’épanouisse pleinement. Il suffit de choisir une musique. Et cela, les enfants peuvent s’en charger. À moins qu’ils ne partent de la musique pour aller à la danse.
Bertrand pense que l’on peut même aller plus loin en s’inspirant des travaux de Delsarte (qui peut nous renseigner à ce sujet ?). On peut d’ailleurs, dès maintenant, et quelles que soient les conditions de travail, faire déjà quelque chose. Mais il est évident qu’un milieu riche multiplie les chances de création. L’organisation du milieu, la voilà encore la part du maître.
Mais il est un autre point sur lequel nous devons beaucoup réfléchir, et cela a constitué cette deuxième révélation dont je vous parlais. Un certain vendredi, nous étions une fois de plus en pleine création de gymnastique, lorsque quatre avions à réaction sont apparus dans le ciel et se sont livrés à un ballet aérien semblable à celui de la Patrouille de France. Mais, le lendemain, dans la cour, les inventions de mes enfants, c’était justement : « La Patrouille de France ». Cela m’a fait réfléchir.
Je venais de travailler avec les camarades de la commission des maths à la mise sur pied de notre conception des cinq bandes programmées. Et j’ai compris soudain que l’on pouvait appliquer à la gymnastique ce que nous venions de découvrir en maths.
En effet, si nous avons :
La vie – la mathématique – la vie – la mathématique –,
en gymnastique nous devons avoir aussi :
La vie – la structure – la vie – la structure.
De la Patrouille de France, les enfants ont tout de suite dégagé la structure qui est l’évolution en formation. J’avais déjà signalé que le point de départ aurait pu être aussi bien : les motards – la parade de gendarmerie – le vol des goélands, des canards, etc. Et, à tout hasard, j’avais ajouté : le vol des grues couronnées. Et précisément, B. Jugie a eu dans sa classe quelque chose sur le vol en V des grues. Ce qui prouve que la nature est généreuse.
Les enfants ont donc vu la Patrouille de France et ils ont travaillé aussitôt sur la structure. Ils ont évolué à 4 – à 3 et 1 – à 2 et 2 – en ligne, en colonne. Bref, ils ont exploré à fond la situation. Et, en passant, ils ont vu comment les ailiers intérieurs devaient ralentir dans les virages. Ils ont eu à contrôler constamment leur position par rapport aux autres, ce qui est une excellente... gymnastique. Ils ont appliqué les permutations. Ils ont contrôlé les vitesses. Et ils ont inventé le passage du leader en queue de peloton : « comme les coureurs ». Chut, attention. « Comme les coureurs ».
Eh ! bien, quoi ? Eh ! bien, avec ces coureurs où sommes-nous ? Nous sommes dans l’application de la découverte à la vie !
En classe, nous avons réfléchi à ces coureurs cyclistes dont nous pouvons suivre la course, maintenant qu’il y a la télé. Nous avons vu qu’il y avait la résistance de l’air. Et quand, un beau matin, nous avons vu quatre goélands et trois goélands voler en V, nous avons alors compris pourquoi.
Est-ce de la gymnastique ? Oui, c’est de la gymnastique. C’est l’étude, par les jambes et l’intellect, des lois des déplacements en formation qui ont tant d’importance dans la vie (chevaux, sports, troupes, troupeaux).
Comme en mathématique, il me semble que notre gymnastique se place à trois niveaux :
– dégager la structure de la vie,
– travailler sur la structure,
– appliquer en retour la structure à la vie.
Et il me semble, à moi, que c’est une gymnastique naturelle. Lorsque les enfants imitent les motards, ou les avions, ils transposent. En réalité, ils abstraient : ils ne retiennent pas l’odeur d’essence, le balancement des machines, les condensations, les couleurs ; ils ne retiennent que le déplacement.
Ils « jouent » avec cette abstraction jusqu’à la posséder, pour en connaître les tenants et les aboutissants, pour la maîtriser. Après quoi, ils sont plus riches pour la vie. Et ils auront, dans des équipes ou des groupes à appliquer leur découverte (foot, rugby, basket, sens du placement, du démarquage, prévision de la situation qui va s’enchaîner et, plus tard, évolution sur une autoroute, passages cloutés, etc.)
Je n’ai voulu donner qu’un seul exemple mais j’aurais pu parler, de l’investigation de l’espace avec représentation postérieure ou antérieure au déplacement et, en classe, jeu d’échecs à deux, à trois pièces, etc.
J’aurais pu parler des inventions de croisements des danses, des huit, etc. Maintenant et pour terminer, que nous reste-t-il à faire ? Une grosse chose : nous cultiver. Quelle que soit l’activité que l’on envisage, on en arrive toujours à cette conclusion. C’est merveilleux ; on a toujours du pain sur la planche, on ne sait jamais tout. Pour nous, c’est vraiment merveilleux parce que nous ne sommes pas seuls. Nous travaillons ensemble. Nous nous informons mutuellement.
Et cela va nous rapprocher, vous savez : la chaleur des mains pour l’insertion dans le groupe, la Communication ! Et nous avons les livres de Le Boulch et nous aurons Le Boulch lui-même. Cela va être facile et enthousiasmant.
Mais nous avons vraiment du travail devant nous. Il faudrait, pour commencer, que l’on fasse une liste des activités révélatrices ou si vous préférez des tests naturels qui permettent de voir tout de suite les manques de certains ; par exemple : saut en ciseau de droite et de gauche – la chèvre – la chaîne des dames – le pas glissé pourtant si naturel à l’enfant (DD GG DD...) En fait, je crois qu’il suffira que notre attention soit en éveil.
Il nous faudrait voir la corrélation de ces manques avec les manques sur le plan scolaire. Leur corrélation avec les gaucheries de l’œil – de la main – du pied – avec l’absence d’une oreille directrice, avec la situation de l’enfant dans sa famille (opposition au père).
Il nous faudrait savoir si l’aide à la réalisation suffit pratiquement ; si l’expression libre parlée, chantée, écrite ne sort pas l’enfant de ses blocages anciens ; si la gymnastique et l’expression libre conjuguées avec la réinsertion dans le groupe n’arrivent pas à opérer des rétablissements chez certains enfants au Q.I. faible.
(Je peux résumer tout cela en disant que, pour moi, l’enfant de six ans qui nous arrive est enserré dans les liens : la priorité des priorités, c’est le travail sur l’infrastructure : l’organisation spatiale, la latéralisation, mais aussi la libération psychologique, etc.)
On le voit, c’est un domaine immense qui s’ouvre devant nous. D’autres que nous y ont déjà fait quelques pas. Mais si des milliers d’instituteurs freinétistes, professeurs polyvalents s’y mettent, cela constituera un événement sans précédent.
Alors, il faut nous y mettre, non pour l’événement, mais pour l’enfant et pour l’homme.
Un aperçu de nos réalisations
– déplacements dans le rectangle du préau (référence spatiale). Maîtrise du rectangle par inventions de déplacements puis inventions de représentations postérieures ou antérieures. (Invention d’un langage)
– déplacements dans le préau à un, à plusieurs.
– à plusieurs : croisements – non-tamponnement - priorité à droite – notion de droite par salut militaire (télé) en défilant toujours de la même manière : ou mieux par poignée de main au monsieur toujours situé au même endroit pour créer une solide référence.
– croisement de lignes en lâchant les mains au bon moment.
– croisement de lignes et colonnes, sur un air commun.
– défilé de majorettes.
– jonglage de tambour-major avec bâton.
– jonglage avec balles.
– transmission de témoin (bâtons) relais, système-poursuite et système 100 x 4.
– évolutions à plusieurs en marchant, en courant, en portant (chameaux), en lignes, en colonnes, en formations.
– machines : cela consiste à se grouper, à deux, à trois, etc., à se donner la main d’une certaine façon et à fonctionner suivant un rythme donné à la voix. (Scions, scions, scions du bois c’est une machine).
– invention de sauts – de plongeons – de chutes – d’acrobaties au sol – de bêtes à trois pieds auxquelles on donne un nom, etc.
– équilibre à deux, à trois, à quatre (poses plastiques, hum !)
– invention de poussées, de tirés.
– natation : rester sans respirer, la figure dans une cuvette d’eau, etc.
Paul Le Bohec 35 - St-Gilles
Article paru dans les dossiers pédagogiques de l’éducateur n°64-65, supplément au n°12 du 1er mars 1971, p.1-7